LE VILLAGE DE VEDRIN 1802-1822
A cette époque, Vedrin compte quelque 732 habitants. En 1806, la municipalité vedrinoise se voit adjoindre par décret impérial ( de Napoléon Ier) les communes de Berlacomine et de Rond Chêne jusqu’alors indépendantes. Pourquoi cette fusion ? On peut y voir de la part de l’administration française un souci de rationalisation car la commune de Rond Chêne dirigée par un maire et quatre échevins ne compte qu’une vingtaine d’habitants. Parmi les conseillers municipaux, trois ne savent pas écrire et les deux autres peuvent à peine signer leur nom ! En ce qui concerne Berlacomine, qui ne possède qu’une seule ferme sur son territoire, ce fut le censier – assurant lui-même la fonction mayorale – qui forma des voeux pour ce rattachement. Il fut donc entendu. L’entité est dirigée dans un premier temps par J. Lambotte qui sera remplacé en 1811 par Adrien de Montpellier. Les échevins, J. Massart, D. Delchambre, L. Lebeau, G. Delchambre, C. Rosomme, J. Lemineur et Th. Bilquin, l’assistent. Le garde champêtre, J. Lebeau, assure la tranquilité du bourg tandis que les curés Rase puis Debrout, depuis l’église de Frizet, veillent sur leurs ouailles. Enfin, l’instituteur, J. Bullo, tente de sortir tout ce petit monde de l’analphabétisme et, curieusement à cette époque pour un petit village, il y a déjà un pharmacien, Philippe Delchambre. Le village a une implantation bien particulière. Deux hameaux d’une vingtaine de maisons chacun (Frizet et Rond Chêne) sont fort éloignés du centre réel du village et, paradoxalement, l’église desservant la communauté est située dans un de ces hameaux excentriques. L’infrastructure est bien développée. Vedrin est relié à chacun des villages limitrophes. Cependant, ce bon tissu vicinal n’implique pas une qualité de routes. Certains chemins de terre souvent mal empierrés, parfois recouverts par des scories du fourneau entravent la circulation des chariots… « étant impraticables vu la profondeur de leurs ornières et l’étroitesse de certains passages ».
c’est le 4 août 1806 que Napoléon Ier signa l’acte de fusion des communes de Berlacomine et Rond Chêne avec Vedrin.
Le Guetteur Wallon – Revue trimestrielle 67e année N°1 -199 : HISTOIRE SOCIALE – Les enfants placés à Vedrin par l’Hospice Saint-Gilles – (1807-1822) Christian PHILLIPPART.